Le Parc National de Campine : la pépite cachée du Limbourg
OK les traileurs & randonneurs, on sait que vous avez déjà usé vos semelles sur les sentiers des Ardennes et que vous connaissez sans doutes les chemins autour de la forêt de Soignes. Mais que diriez-vous d’une destination qui surprend même les Belges ? Vous saviez qu’il existait un parc national en Belgique, à seulement une heure de Bruxelles ? Un truc d’une beauté dingue et pourtant méconnu ? On a parcouru le sujet pour vous.
Les éléments les plus importants :
– Les traces GPX : 21 km (350D+)
– Le meilleur moment pour s’y rendre : au printemps ou à l’automne
– Pour y accéder : à 1h de Bruxelles en voiture
– Où dormir à proximité : on vous recommande 1000x l’hotel – café Barefood Giulia
Le Limbourg : l’autre terrain de jeu des traileurs et randonneurs avertis
Quand on est un habitué du trail en Belgique, on pense avoir tout vu : les vallées encaissées de l’Ourthe, les forêts denses de Saint-Hubert, les chemins techniques de La Roche. Mais le Parc National de Hoge Kempen, situé dans la province belge du Limbourg, reste un secret bien gardé même pour les locaux.
Avec ses 12 000 hectares de forêts et de landes préservées, ce premier parc national belge offre un terrain d’expression différent, presque exotique pour nos jambes habituées aux parcours ardennais. Et contrairement aux idées reçues, il n’y a pas que dans les Fagnes qu’on trouve des paysages à couper le souffle !
Jour 1 : Une trace de trail inédite dans le royaume de la bruyère
Distance parcourue : 21 km
Dénivelé positif : 350 m
Difficulté technique : Modérée
Oubliez ce que vous pensiez savoir sur le nord de la Belgique. Notre trace démarre à l’entrée principale du parc et nous plonge immédiatement dans un univers qu’on associerait davantage à l’Écosse qu’au plat pays.
Pour ceux qui ont l’habitude des traces de trail techniques en Ardennes, le terrain ici est différent mais tout aussi intéressant. Le sol est majoritairement sablonneux, ce qui sollicite d’autres muscles (vos mollets nous en diront des nouvelles). Les 350m de D+ se font par petites bosses successives plutôt que par de longues montées, offrant un rythme qui permet de maintenir une bonne allure.
Ce qui frappe immédiatement, c’est l’étendue des bruyères. En août-septembre, le violet s’étend à perte de vue, créant un camaïeu de couleurs que même les plus beaux sentiers de Wallonie ne peuvent égaler.
Les spots techniques à ne pas manquer
Pour ceux qui cherchent du challenge sur cette trace de trail en Belgique:
- Le sentier qui longe l’ancienne carrière de Connecterra offre quelques passages techniques dans le sable
- La montée vers le point culminant du parc (Pietersheim, 104m) est courte mais pentue
- Les zones de landes ouvertes peuvent être piégeuses par temps venteux – idéal pour travailler sa résistance
Contrairement aux sentiers fangeux des Ardennes, ici, c’est le sable qui dicte sa loi. Vos chaussures habituelles pour le trail en Belgique conviendront, mais attendez-vous à vider régulièrement le sable qui s’y invite.
Pause logistique : un hébergement qui détonne
Les traileurs aguerris le savent : après une bonne journée de course, la récupération est aussi importante que l’effort. Oubliez les gîtes rustiques des Ardennes, ici on a déniché une perle rare: l’hébergement Barefood Giulia.
Cette adresse atypique propose des chambres à la déco artistique avec ce qu’il faut de folie pour surprendre même les habitués des logements insolites. Notre chambre avec terrasse était un festival de détails soignés.
Le must ? Le petit-déjeuner servi dans un panier à pique-nique, intégralement préparé avec des produits locaux. Exactement ce dont vos muscles ont besoin après 20 bornes dans les jambes. On vous les recommande 1000 fois (oui, oui, je le dis deux fois, c’est le signe que c’est vraiment exceptionnel). Encore bravo à leur propriétaire d’avoir construit un tel lieu, et merci pour leur gentillesse !
Jour 2 : Quand le patrimoine industriel devient terrain de trail
Itinéraires possibles : 8, 12 ou 20km accessibles via Komoot
Dénivelé surprenant : Plus élevé qu’on ne le pense!
Originalité : Maximum
Changement radical de décor pour le second jour. Alors que ma tendinite me clouait sur place (rappel: même quand on est habitué au trail en Belgique, l’échauffement n’est pas optionnel), Ju est parti explorer Thor Park, un terrain d’entraînement méconnu mais fascinant.
Thor Central est situé au cœur de Thor Park, l’ancienne zone de charbonnage de Waterschei, l’une des sept mines du bassin houiller de Kempen. Active entre 1924 et 1987, elle a produit 72 millions de tonnes de charbon, alimentait plus de 200 000 foyers et employait jusqu’à 6 800 personnes.
Pour les habitués du trail en Belgique qui pensaient avoir tout vu, ces terrils offrent une alternative surprenante aux collines naturelles. Le noir du charbon contraste avec le vert de la végétation qui a progressivement reconquis les lieux, créant des paysages dignes d’un décor post-apocalyptique. Mais aussi des petites descentes raides et glissantes. Ca forge les cuisses !
Pourquoi ajouter cette trace à votre collection
Pour les traileurs qui ont déjà épuisé les classiques du trail en Belgique, le combo Parc National + Thor Park offre:
- Des paysages radicalement différents des Ardennes traditionnelles
- Un terrain technique mais d’une autre manière – sable et schiste vs boue et rochers
- Une immersion dans deux écosystèmes uniques en Belgique
- La possibilité de maintenir un bon rythme malgré le dénivelé modéré
C’est aussi l’occasion de découvrir que le trail en Belgique ne se limite pas aux forêts ardennaises et qu’il existe des alternatives de qualité, même dans les régions réputées « plates ».
Conseils tactiques pour optimiser l’expérience
Contrairement aux traces forestières praticables toute l’année, ici le timing fait vraiment la différence:
- Fin août/début septembre: Période optimale pour les bruyères en fleur
- Évitez les jours de forte chaleur: Le manque d’ombre dans les landes peut transformer votre sortie en séance de sauna non désirée
- Jours de semaine: Le parc est moins fréquenté que les week-ends
En conclusion
Cette incursion dans le Limbourg prouve que le « plat pays » a encore des surprises à vous offrir. Certes, vous ne trouverez pas ici les dénivelés des Highlands ardennais, mais la variété des terrains et l’originalité des paysages compensent largement.
Alors, prêts à sortir des sentiers (trop) battus ? Cette trace de trail en Belgique mérite amplement sa place dans votre carnet d’aventures, ne serait-ce que pour pouvoir dire à vos potes « Non, ce n’est pas l’Écosse sur la photo, c’est la Belgique ! »
